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موضوع En Iran, le peuple ne tombe plus dans le piège de la République islamique
فرستنده بهاره للهی در تاريخ 06 ژولای 2024 ساعت 4:45 بعدازظهر  
محل اقامت: Iran   تاريخ عضويت: 14 ژوئن 2024   تعداد ارساليها: ۱۸   مشاهده ی مشخصات بهاره للهی مشخصات  جستجوی ارساليهای ديگر بهاره للهیجستجو برويد به صفحه خانگی بهاره للهی سايت نقل قول ارسالی بهاره للهینقل قول

En Iran, le peuple ne tombe plus dans le piège de la République islamique




EXCLUSIF. Hossein Ronaghi : « En Iran, le peuple ne tombe plus dans le piège de la République islamique »

ENTRETIEN. À l'occasion du second tour de la présidentielle iranienne, ce farouche opposant de l'intérieur souligne la maturité politique de la population, qui a massivement boycotté le premier tour.

Propos recueillis par Armin Arefi, Le Point

Publié le 05/07/2024 à 06h30, mis à jour le 05/07/2024 à 09h18
Temps de lecture : 10 min

C'est l'un des plus farouches opposants à la République islamique, qui le lui a fait lourdement payer. Illustre militant des droits de l'homme, Hossein Ronaghi a connu, à 39 ans, les geôles iraniennes à de nombreuses reprises pour s'être publiquement insurgé contre les abus du régime. Il a été de nouveau arrêté le 24 septembre 2022 pour avoir critiqué la répression sanglante des manifestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini, tuée une semaine plus tôt pour un voile mal porté. Libéré sous caution deux mois plus tard, ce journaliste et blogueur, qui collabore avec le Wall Street Journal, a eu une jambe brisée et a perdu l'usage d'un rein durant sa détention.

Le harcèlement permanent des autorités islamiques n'a en rien entravé sa liberté de parole. À l'occasion du second tour de l'élection présidentielle en Iran, organisé un mois après la mort d'Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère, Hossein Ronaghi préfère souligner le taux d'abstention record (60 %) enregistré au premier tour, malgré l'appel à la mobilisation lancé par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. Et ne mâche pas ses mots pour dénoncer un second tour, entre le réformateur Massoud Pezeshkian et l'ultraconservateur Saïd Jalili, dépourvu d'intérêt selon lui.

Le Point : Quel enseignement tirez-vous du premier tour de l'élection présidentielle ?

Hossein Ronaghi : Après les événements qui se sont produits au cours des dernières années, spécifiquement après l'éclatement du mouvement « Femme, Vie, Liberté », il était clair que le peuple était à la recherche d'une voie pour exprimer sa contestation et son opposition au pouvoir. Nous en avons été à nouveau témoins de façon large à l'occasion de la dernière élection présidentielle. S'ils affirment, selon leurs propres chiffres, que le taux de participation n'a été que de 40 %, les nombreux témoignages que nous avons récoltés indiquent que la participation n'a pas dépassé les 15 %, en raison du rejet par la population de l'ensemble du système politique en Iran.

Estimez-vous que ce faible taux de participation est un message envoyé à la République islamique, dont le guide suprême avait appelé à une forte mobilisation ?

Hossein Ronaghi : Il s'agit non seulement d'une grosse défaite, mais aussi d'un grand « non » adressé à la République islamique, quand bien même les chiffres officiels de la participation seraient corrects, car durant toute cette période, les autorités ont insisté sur le fait que le vote constituait une approbation du système, peu importe le candidat choisi. Ainsi la population a-t-elle préféré ne pas se rendre aux urnes pour éviter de se retrouver en position de devoir valider les politiques destructrices du pouvoir et être au contraire en mesure de rejeter toutes ses pratiques négatives, anti-iraniennes et opposées à l'intérêt collectif.

Maintenant, certains membres du pouvoir apportent ces jours-ci toutes sortes de justifications étranges, comme le fait qu'il faisait trop chaud ou que les électeurs avaient d'autres choses à faire, pour tenter de se convaincre que le peuple ne s'est pas retourné contre eux. Mais la réalité de la société est que la majorité de la population, y compris au sein du système de la République islamique, ne porte plus aucun espoir dans ce régime qu'elle considère comme inefficace.

Que pensez-vous des réformateurs qui ont appelé la population à voter malgré tout en faveur de Massoud Pezeshkian ?

Hossein Ronaghi : Cette explication est timidement donnée par des réformateurs, ou des gens qui sont eux-mêmes liés au système. Toutes ces personnalités qui se présentent comme des journalistes, des analystes, des militants politiques appellent la population à voter pour le bien de l'Iran appartiennent eux-mêmes au système et ne peuvent être considérés comme faisant partie du peuple. Ils jouent en réalité le rôle de propagandistes du pouvoir, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, avec pour but de polariser la société, de la radicaliser, et en usant de mensonges, de les encourager à participer au vote au nom du choix entre le mauvais et le pire.

Existe-t-il, selon vous, une différence aujourd'hui entre les réformateurs et les conservateurs en Iran ?

Hossein Ronaghi : Le problème est qu'il n'y a pas de meilleur choix entre deux candidats mauvais. Les deux options sont à peu près les mêmes, et le président de la République en Iran ne sert à rien pour avoir un quelconque impact sur la politique menée par le pays. Le souci est que les politiques fondamentales du pouvoir, comme le programme nucléaire ou les ingérences des Gardiens de la révolution dans les pays voisins de l'Iran, ne sont pas du ressort du président de la République. Il en va de même de la question du port obligatoire du voile.

En outre, si vous observez les mandats passés des présidents réformateurs ou conservateurs, vous verrez qu'ils étaient globalement similaires. Cela, la société iranienne a fini par le comprendre, et elle ne prend plus au sérieux tous les événements, les publicités et la propagande réalisés notamment sur les réseaux sociaux. Si vous vous rendiez aujourd'hui en Iran et faisiez un tour dans la rue, notamment en province, vous verriez qu'il n'y a pratiquement rien au sujet des élections. Les débats télévisés entre candidats sont perçus avec colère et sont tournés en ridicule. Ainsi le public ne fait-il aucune différence entre les réformateurs et les conservateurs.

Vous ne voyez donc personnellement aucune différence entre l'ultraconservateur Saïd Jalili et le réformateur Massoud Pezeshkian ?

Hossein Ronaghi : Non, je ne vois aucune différence entre eux. M. Pezeshkian n'a même rien à envier à Saïd Jalili en termes de répression. Bien au contraire. Rendez-vous compte, il a joué un rôle important dans la « révolution culturelle [purge des universités au début des années 1980, NDLR] », dans la répression des universités et la séparation des hommes et des femmes dans les études de médecine à l'université.

Les gouvernements réformateurs, comme ceux de Mohammad Khatami (1997-2005) et de Hassan Rohani (2013-2021) n'ont-ils pas contribué à une amélioration des libertés individuelles et à une libéralisation de la presse et de l'édition ?

Hossein Ronaghi : Cela ne s'est produit que pendant une courte période après le mandat de M. Rafsandjani (1989-1997) et ce n'est pas dû aux réformateurs. La raison est que le pouvoir s'est retrouvé à l'époque face à plusieurs phénomènes nouveaux, comme l'essor de la presse libre et de l'Internet, et a pris les devants lorsqu'il s'est rendu compte de quoi il s'agissait réellement. C'est ainsi sous le mandat de M. Khatami que la censure de l'Internet a débuté. C'est sous le gouvernement de M. Rohani que l'on a connu le système de limitation de l'Internet le plus vaste et perfectionné, grâce notamment à toutes les élites, les intellectuels et les experts du pays qu'il avait réussi à attirer vers le système pour nourrir l'appareil de répression et de propagande du pouvoir.

Certains gouvernements réformateurs se sont même révélés pires, et même plus sauvages, que les conservateurs. C'est sous la présidence de M. Khatami, en juillet 1999, que la répression des dortoirs de l'université de Téhéran a eu lieu. Il reste encore à ce jour des étudiants toujours portés disparus, dont les familles ne savent pas s'ils sont morts ou encore en vie. Souvenez-vous également de ce qui s'est passé en novembre 2019. On ne sait toujours pas exactement le nombre de personnes qui ont été tuées dans ces manifestations durant lesquelles la coupure d'Internet s'est révélée sans précédent en Iran, et peut-être dans le monde. Si l'image de ces gouvernements peut différer, leur fond politique est identique. Ils sont tous deux fidèles à la loi islamique. Comme le dit l'expression persane consacrée, c'est avec du coton que l'on coupe la tête du peuple, pas avec un poignard acéré.

Comment expliquez-vous dans ce cas les farouches critiques exprimées par Massoud Pezeshkian, par exemple sur le rôle de la police des mœurs, lors des débats télévisés ?

Hossein Ronaghi : Il ne s'agit que de slogans. Si vous vous fiez à l'histoire des débats télévisés organisés par la République islamique, vous observerez que les débats de 2009, de 2013 ou même de 2017 étaient bien plus critiques que ceux réalisés aujourd'hui. Mais le procédé s'est toujours révélé le même. Il s'agissait d'encourager le peuple à participer aux élections pour pouvoir dire ensuite que celui-ci soutenait le pouvoir en place. Voilà pourquoi il ne faut pas prendre ces débats au sérieux. Ils ne servent qu'à détourner l'attention du peuple afin de le pousser à voter et à approuver le pouvoir. Mais aujourd'hui, le peuple souhaite au contraire pouvoir déterminer son avenir. Il veut pouvoir choisir quelqu'un qui puisse influer sur sa vie, qui ait le pouvoir de réaliser des changements, qui puisse empêcher que les Gardiens de la révolution tuent la population en pleine rue.

Justement, en autorisant la candidature du réformateur Pezeshkian face à l'épouvantail Jalili, le guide suprême n'a-t-il pas tendu un piège à la population pour la contraindre à voter et à relégitimer le régime ?

Hossein Ronaghi : Tout à fait. Le but de cette fausse polarisation de la société vise à pousser la population à se rendre aux urnes. Mais la vérité est que la conscience du peuple s'est tant développée au cours des dernières années, qu'il ne tombe plus dans le piège de la République islamique et de ces politiques mensongères. Le cœur de la société iranienne ne voit plus aujourd'hui aucune différence entre ces deux candidats intégralement choisis par la personne du guide suprême, et il considère par conséquent que son vote n'a plus aucun effet sur son avenir. Voilà pourquoi il ne se rend plus aux urnes.

Au-delà des libertés, l'amélioration de la situation économique semble constituer la priorité de nombreux Iraniens. Cette question ne peut-elle pas pousser les électeurs à voter au second tour ?

Hossein Ronaghi : En effet, la question de l'économie est l'une des plus importantes en Iran car elle touche directement à la vie de chaque individu. La pauvreté est un fléau qui s'est étendu au cours des dernières années dans la société, de sorte qu'une grande partie de la population n'est plus en mesure de subvenir à ses besoins, sans même parler de l'augmentation des prix des médicaments. Le problème est qu'en matière d'économie aussi, le peuple a déjà eu l'expérience des promesses gouvernementales non tenues. Sous Hassan Rohani, qui bénéficiait du soutien des réformateurs, le taux d'inflation a explosé.

Malgré la semi-censure d'Internet, le peuple garde accès à toutes les informations et observe les résultats, qui parlent d'eux-mêmes. Voilà pourquoi une présidence réformatrice ou conservatrice ne change concrètement rien à ses yeux. Ceci est d'autant plus vrai que le candidat Massoud Pezeshkian a d'ores et déjà indiqué qu'il suivrait les politiques économiques définies par le Guide. Or, il est impossible d'avoir une économie saine avec toutes ces politiques destructrices : que ce soit le coût du programme balistique belliciste de l'Iran ou les sanctions.

À force de répression, la République islamique a réussi à faire taire les manifestations antirégime, tandis que vous appelez de votre côté à ne pas participer à l'élection présidentielle. Que reste-t-il dès lors au peuple pour exprimer son mécontentement ?

Hossein Ronaghi : Il est naturel que les manifestations soient moins nombreuses. Chaque révolution, contestation ou révolte, possède ses périodes de pics et de creux. Mais avec toutes les pressions politiques et sociales, actuellement à l'œuvre en Iran, ainsi que la situation économique et les contrariétés imposées au quotidien par le pouvoir à la population, nous serons bientôt témoins de manifestations beaucoup plus sérieuses que les précédentes. Maintenant, ne pas participer aux élections est une manière de faire trembler les fondements du pouvoir. On ne peut renverser la République islamique du jour au lendemain. Ceci est un long processus avec des actes de résistance qui, pas à pas, fragilisent le pouvoir de la République islamique et conduisent, au fur et à mesure, au changement souhaité par la société.

Ainsi, ne pas participer aux élections quelles qu'elles soient est une des façons de neutraliser le pouvoir et de renforcer la solidarité du peuple. Cette action démontre la force de la population et entraîne un effondrement à l'intérieur même du système. Ceci doit avoir des conséquences sur la manière dont les pays étrangers traitent avec la République islamique. Une participation de seulement 15 % des électeurs à la présidentielle a forcément des répercussions sur les politiques de ces pays à l'égard de l'Iran.

Vous avez été emprisonné à de nombreuses reprises, et torturé par les autorités. Pourtant, vous avez toujours tenu à rester en Iran. Pourquoi ?

Hossein Ronaghi : Nous vivons actuellement une période historique pour l'Iran et son peuple. Au cours de ces vingt-trois dernières années, j'ai été arrêté à de nombreuses reprises, ai connu plusieurs fois la prison, où j'ai été torturé, ce qui ne m'a pas détourné un instant de l'objectif que nous nous sommes fixé : la liberté pour toute la société iranienne. Rien ne peut me décourager.

En outre, j'estime que l'activisme politique à l'intérieur de l'Iran, même s'il est limité, reste beaucoup plus efficace que celui réalisé depuis l'étranger. Voilà pourquoi je n'ai jamais accepté de quitter l'Iran et je ne le ferai sous aucun prétexte, même si je reçois de nombreuses menaces. Nous possédons dans le pays de bons artistes, de bons écrivains, de bons politiciens, mais nous avons besoin de gens qui se dressent et combattent, même si cela doit se faire au prix de leur vie. Je pense être l'un d'entre eux. Car le destin de ce pays et de ce peuple est plus important à mes yeux que tout ce qui peut m'arriver sur le plan personnel.


https://www.lepoint.fr/monde/presidentielle-en-iran-le-peuple-ne-tombe-plus-dans-le-piege-de-la-republique-islamique-05-07-2024-2564841_24.php#11

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Posted 1 hour ago by ÍÓیä ÑæäÞی
Labels: Hossein Ronaghi iran



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